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Le Perkeo

perkeo 3x4 projet muse 

En 1931, la petite famille des appareils compacts accueille le PERKEO de la société VOIGTLÄNDER. qui choisit, pour son entrée dans ce créneau, le film 127 et ses 16 vues, au lieu du 135, encore trop cher avant l’arrivée de la cartouche Kodak, et dont les 36 vues maximales dépassaient les besoins de la plupart des amateurs.

Compact (34 x 82 x 118 mm) et léger (370 g. avec sa dragonne), il se distingue des autres appareils à soufflet par son système de mise au point. Réglable grâce à une molette située au-dessus du boîtier, il fonctionne appareil fermé ou ouvert. Une fois fermé, la dernière mise au point, de 90 cm à 1 mètre, est conservée, un bon argument pour vanter sa rapidité d’emploi. Autre raffinement pour un modèle amateur, 4 ouïes sur le boîtier évacuent l’air du soufflet lors de l’ouverture et la fermeture, assurant ainsi une meilleure planéité du film.

VOIGTLÄNDER n’a pas lésiné sur les finitions. Gainé de cuir et muni d’une dragonne en cuir tressé, il était disponible avec plusieurs combinaisons optique/obturateur : Embezet avec Skopar 1:4,5/5,5 cm, ou Compur avec Skopar 1:3,5/5,5 cm ou Heliar 1:3,5/5,5 cm. Une table de profondeur de champ fixée sur l’abattant complétait  l’équipement.

Vers 1932, un viseur optique rond, puis carré, succède à son viseur pliant d’origine et il reçoit une béquille repliable sur l’abattant. Autant d’améliorations qui ne suffisent pas à relancer les ventes face à la concurrence du RETINA de KODAK et d’autres compacts de producteurs moins importants. Après 10.000 PERKEO construits, VOIGTLÄNDER jette l’éponge en 1935, avant d’adopter enfin le 24 x 36 pour un nouveau modèle, le VITO, présenté à la foire de Leipzig en 1939. Disparaissant très vite  au profit de la production militaire, il revient vers 1947 et sera un succès avec 279.000 exemplaires en différentes configurations autour d’un soufflet jusqu’en 1957, avant de léguer son nom à d’autres compacts rigides.

Jean-Pierre Vergine